La sélection a besoin de certitudes. De montrer de belles choses. De se doter de la maîtrise et du savoir-faire. Il lui est, aujourd’hui, important de gagner avec la manière. D’ailleurs, il n’y a pas de plus significatif pour la confiance, pour le moral, pour le mental.
Il faut dire que c’est toute une stratégie et un programme de travail qui sont à prendre en considération et qui devraient permettre à l’équipe d’évoluer, de se valoriser et d’avoir de nouvelles alternatives.
Il faut dire aussi que l’équipe n’est pas loin de ses ambitions et de ses objectifs, notamment par rapport à tout ce qui a été annoncé et promis depuis l’arrivée de Kbaïer.
Beaucoup de choses restent à faire et un long travail attend toutes les différentes parties concernées de près ou de loin par la sélection. Le jeu, l’inspiration et la créativité devraient correspondre à l’obligation de résultat et si l’équipe n’a pas encore atteint le niveau escompté, l’espoir est toujours permis. Les promesses et les engagements, avancés notamment par le staff technique, devraient être davantage tenus. Il y va de la crédibilité de toute l’équipe. Plus encore, de tout ce qui a été révélé ces derniers temps et qui devrait permettre à l’équipe d’accéder à un palier supérieur.
Si on reconnaît à un bon nombre de joueurs le talent, au sélectionneur la volonté de redonner espoir et vie à l’équipe, on attend encore la confirmation, là où il est notamment question d’oser changer les considérations tactiques de jeu, de trouver enfin sa voie. La sélection aurait en effet toujours besoin d’un entraîneur qui défend une approche centrée à la fois sur les trajectoires individuelles et collectives. L’objectif actuel n’est autre que celui de saisir le sens de la rupture non pas au temps T, mais comme un processus destiné à favoriser l’émergence de jeu. Pareille approche suppose cependant de ne pas en rester à la seule sphère du jeu ordinaire et passif, mais de comprendre le sens du changement au regard des nouvelles contraintes nécessaires à l’évolution de l’équipe. Kbaïer n’est pas censé ignorer que pour gagner et rester sur une dynamique de victoires, il faut sortir le grand jeu. La sélection aura intérêt à revendiquer une nouvelle ligne de conduite sur le terrain, une nouvelle raison d’être. Du jeu, de l’inspiration, mais aussi de la rigueur. Elle jouera certes pour gagner, c’est une évidence, mais elle ne doit plus se démarquer de l’impératif de faire le jeu et de s’épanouir sur le terrain. Surtout qu’elle a suffisamment d’arguments et les moyens nécessaires pour aller jusqu’au bout. Il va sans dire aussi que les pratiques dans la gestion du groupe sont de nature à favoriser les réussites et à façonner leurs interprétations. Une piste pour y parvenir consiste à combiner des objectifs communs dans un système dans lequel les joueurs s’identifient et peuvent aussi percevoir leur progrès. Dans son expression collective et dans le message qu’elle s’efforce de délivrer, la sélection donne aujourd’hui l’impression de pouvoir évoluer, même si elle continue à souffrir de certains maux traditionnels. Il y aura toujours des revers qui peuvent servir pour rebondir. L’équipe de Tunisie doit encore apprendre à se construire, ou encore à se revendiquer, dans la difficulté. Parfois même dans la souffrance. De nouvelles tendances de nature à relooker le style, et à étoffer le registre de jeu dans lequel s’expriment les joueurs, prennent forme. De toutes les façons et face aux différents avilissements d’un temps qu’on espère révolu, l’optimisme reste la foi d’un ensemble dont les objectifs ne peuvent avoir de sens qu’à travers les actes, loin des paroles et des promesses souvent non tenues.